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Bien dormir préserve votre cerveau

On sait que le sommeil joue un rôle majeur dans l’humeur, la concentration ou encore l’immunité. 

Mais ses effets vont bien au-delà de la simple récupération. Une étude récente révèle qu’un mauvais sommeil pourrait accélérer le vieillissement du cerveau. 

Un argument de plus pour soigner ses nuits et repenser l’importance du sommeil dans une stratégie de longévité.

Loin d’être un état passif, le sommeil est un processus actif qui restaure les fonctions vitales et protège les cellules nerveuses. 

Lorsqu’il est fragmenté, insuffisant ou de mauvaise qualité, les répercussions sur le cerveau s’accumulent

Et selon une étude parue dans eBioMedicine, certaines personnes auraient un cerveau qui paraît plus vieux que leur âge réel simplement à cause de mauvaises habitudes de sommeil [1].

Un cerveau plus vieux que son âge réel ?

Pour arriver à cette conclusion, des chercheurs du Karolinska Institutet en Suède ont croisé les données de sommeil de plus de 27 000 adultes âgé·es de 40 à 70 ans avec des résultats d’IRM cérébrales. 

Grâce aux avancées de l’intelligence artificielle, ils ont pu estimer l’âge biologique du cerveau de chaque participant à partir de plus de 1 000 marqueurs cérébraux (perte de tissus, amincissement du cortex, lésions…).

Résultat : un mauvais sommeil était associé à un vieillissement cérébral prématuré. En moyenne, un sommeil de mauvaise qualité faisait apparaître le cerveau comme plus vieux d’un an que son âge chronologique.

Un score de sommeil révélateur

Les scientifiques ont évalué la qualité du sommeil à l’aide d’un score composé de cinq critères :

  • Durée habituelle du sommeil.
  • Présence d’insomnie.
  • Ronflements.
  • Somnolence diurne excessive.
  • Chronotype (être du soir ou du matin).
Homme noir les assis de profil au bord de son lit avec un réveil indiquant 4h35

Les personnes cumulant quatre ou cinq traits favorables avaient un profil de sommeil sain. 

Celles avec un ou deux bons critères affichaient un sommeil plus perturbé, et un écart pouvant aller jusqu’à 1 an sur l’âge cérébral estimé.

Parmi les facteurs les plus influents : la durée de sommeil et le chronotype. Les personnes du soir dormant trop peu ou trop longtemps étaient plus exposées à un vieillissement cérébral accéléré.

Inflammation et système glymphatique : les pistes biologiques

Les chercheurs ont tenté de comprendre les mécanismes biologiques derrière ce phénomène. L’inflammation de bas grade pourrait être un facteur clé : elle expliquerait à elle seule 10% du lien entre sommeil et vieillissement cérébral.

Autre hypothèse : un sommeil perturbé nuirait au système glymphatique, un mécanisme d’élimination des déchets cérébraux actif pendant la nuit. 

S’il fonctionne mal, des substances toxiques pourraient s’accumuler dans le cerveau, favorisant la dégénérescence neuronale.

Enfin, le mauvais sommeil augmente aussi le risque d’autres troubles délétères pour le cerveau comme le diabète, l’obésité ou les maladies cardiovasculaires.

Le sommeil, un levier de prévention sous-estimé

Bien que cette étude ait ses limites (les données sur le sommeil étant auto-déclarées), elle met en lumière un lien fort entre hygiène de sommeil et vieillissement cérébral.

D’autant qu’une autre publication internationale majeure, parue en 2024 dans The Lancet, estime que 45% des cas de troubles cognitifs pourraient être évités en agissant sur des facteurs de risque modifiables, dont le sommeil fait partie [2].

Adopter de meilleures habitudes pour protéger son cerveau

La bonne nouvelle, c’est que nos habitudes de sommeil peuvent évoluer. Même s’il n’est pas toujours facile de corriger des troubles chroniques, des gestes simples peuvent améliorer la qualité du sommeil :

  • Se coucher à heure fixe.
  • Éviter les écrans avant de dormir.
  • Limiter la caféine et l’alcool le soir.
  • Favoriser un environnement calme et sombre dans la chambre.

Préserver la santé de son cerveau, c’est aussi bien dormir. Une routine de sommeil cohérente, associée à une bonne hygiène de vie globale, peut ralentir les effets du temps et favoriser une meilleure qualité de vie en vieillissant.

À lire aussi : Se coucher à heure régulière pour... mieux vieillir

Sources :

[1] Dove, A., et al. (2023). Sleep health and brain aging: associations between self-reported sleep and brain age in UK Biobank. eBioMedicine, 96, 104803.

[2] Livingston, G., Huntley, J., Sommerlad, A., et al. (2024). Dementia prevention, intervention, and care: 2024 report of the Lancet Commission. The Lancet, 402(10398), 987-1052. 

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