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Les champignons médicinaux : des élixirs de jouvence ?

Depuis des millénaires, les empereurs chinois cherchaient à repousser les limites de l’âge. 

Leur quête de longévité passait notamment par la consommation quotidienne de champignons médicinaux, au cœur d’une tradition médicinale appelée mycothérapie.

Si certains souverains sont morts prématurément, d’autres ont atteint des âges exceptionnels pour leur époque, laissant entrevoir l’impact de certaines habitudes bien ancrées, comme l’usage de ces champignons "supérieurs".

Aujourd’hui, science moderne et traditions millénaires se rencontrent pour redonner à ces trésors fongiques la place qu’ils méritent dans les stratégies naturelles de prévention. 

Focus sur trois piliers incontournables de la pharmacopée chinoise : le cordyceps, le reishi et l'héricium.

Le cordyceps, champignon impérial de l’énergie et de la longévité

Considéré comme l’or des sommets tibétains, le cordyceps est un champignon parasitant naturellement une chenille. 

Une origine étonnante, certes, mais un potentiel impressionnant. En médecine traditionnelle chinoise, il était réservé à l’élite impériale pour ses vertus tonifiantes et adaptogènes. 

Aujourd’hui, il est étudié pour ses effets sur l’énergie cellulaire, la fonction rénale, l’immunité et la vitalité générale.

Ce champignon agit notamment sur la production d’ATP, véritable carburant des cellules. 

C’est cette action qui expliquerait son effet coup de fouet en période de fatigue chronique ou de convalescence. 

Des essais menés en Chine ont montré qu’une cure de cordyceps pouvait améliorer l’endurance physique chez les personnes âgées ou souffrant d’insuffisance cardiaque, en renforçant ce que la tradition nomme le Qi – l’énergie vitale[1].

Au niveau rénal, le cordyceps se révèle particulièrement protecteur. 

Il semble capable de soutenir la filtration glomérulaire, de limiter les effets secondaires des traitements néphrotoxiques et même de réduire les risques de rejet après une greffe rénale[2][3].

Côté immunité, il joue un rôle essentiel en modulant les réponses immunitaires intestinales et systémiques. 

Son action bénéfique sur l’asthme, les allergies ou les bronchites chroniques en fait un allié précieux dans une période où l’immunité naturelle est souvent affaiblie avec l’âge[4][5].

Le reishi, "l’immortel" aux vertus multiples

Le Ganoderma lucidum, plus connu sous le nom de reishi ou lingzhi, est probablement le champignon médicinal le plus célèbre. 

On le surnomme le "champignon d’immortalité" en Chine, ou "champignon des 10 000 ans" au Japon. 

Son utilisation remonte à plus de 2 000 ans et il est encore aujourd’hui l’objet de nombreuses publications scientifiques.

Sur le plan neurologique, le reishi est un adaptogène majeur. Il aide l’organisme à mieux gérer les effets du stress chronique et régule le système nerveux. 

Il est souvent recommandé en cas de troubles du sommeil liés au stress ou de fatigue nerveuse. 

Dans la tradition asiatique, il est réputé pour apaiser l’esprit, clarifier les pensées et favoriser un sommeil réparateur.

Mais le reishi est aussi un puissant immunomodulateur. Sa richesse en bêta-glucanes lui permet d’agir à la fois comme stimulant et régulateur du système immunitaire. 

Ce double effet est particulièrement utile en cas de maladies auto-immunes, d’infections à répétition ou dans l’accompagnement des traitements contre le cancer.

Il pourrait contribuer à réduire la croissance tumorale en activant certaines cellules immunitaires (comme les Natural Killer Cells) et limiter les effets secondaires des chimiothérapies[6][7].

Enfin, le reishi protège le foie, organe central de la détoxification. 

Cette action hépatoprotectrice est étudiée pour prévenir les atteintes hépatiques induites par les médicaments ou les substances toxiques.

L’héricium, gardien du cerveau et protecteur digestif

Appelé crinière de lion pour sa forme caractéristique, l’héricium erinaceus est un champignon blanc duveteux qui pousse sur les arbres feuillus.  Il occupe une place de choix dans la mycothérapie moderne, en particulier pour ses effets sur la sphère cognitive.

Gros plan d'un champignon médicinal blanc héricium sur un tronc d'arbre

Ce champignon unique stimule la production du NGF (Nerve Growth Factor), un facteur de croissance indispensable à la régénération des neurones

Cela en fait un allié potentiel dans la prévention des maladies neurodégénératives comme Alzheimer

Des études ont montré que l’héricium pouvait améliorer les fonctions cognitives et la mémoire chez les personnes âgées ou en début de déclin cognitif[8][9].

Mais l’héricium ne s’arrête pas au cerveau : il protège aussi les muqueuses digestives. 

Il réduit l’inflammation gastrique, aide à cicatriser les ulcères et combat certaines bactéries responsables de troubles chroniques comme Helicobacter pylori

Cette double action (cérébrale et digestive) en fait un champignon particulièrement précieux dans une approche globale du vieillissement[10][11].

Mycothérapie et longévité : des fondations scientifiques solides

Au-delà de leur usage traditionnel, ces trois champignons bénéficient aujourd’hui d’un socle scientifique robuste. 

Des études sur modèles animaux ont confirmé leur potentiel sur l’immunité, la neuroprotection, la régulation du stress oxydatif et l’inflammation. 

Ces actions croisées contribuent à retarder les processus liés au vieillissement, en protégeant aussi bien le système nerveux que les organes vitaux.

Les champignons médicinaux agissent souvent comme des modulateurs physiologiques : ils ne forcent pas l’organisme, mais l’aident à retrouver son équilibre.

C’est cette approche douce, mais puissante, qui les rend particulièrement intéressants dans une démarche de santé naturelle, notamment après 60 ans.

Comment intégrer ces champignons dans votre routine ?

Les champignons médicinaux se consomment généralement sous forme d’extraits concentrés (poudres, gélules ou teintures), de préférence bio et cultivés sans additifs.

L’effet n’est pas immédiat comme un médicament, mais se construit au fil des jours. Une cure de plusieurs semaines est recommandée pour en ressentir les effets.

Chaque champignon peut être utilisé seul ou en synergie, selon les besoins.

  • Cordyceps en période de fatigue.
  • Reishi pour renforcer les défenses et apaiser le mental.
  • Héricium pour soutenir le cerveau et le système digestif. 

Il est possible d’alterner les cures ou de les associer, sous l’avis d’un professionnel de santé.

Ce qu’il faut retenir

Vieillir en pleine forme ne dépend pas d’un remède miracle, mais d’un ensemble d’actions quotidiennes. 

L’usage des champignons médicinaux s’inscrit dans cette logique : soutenir l’organisme, renforcer ses capacités naturelles, prévenir plutôt que guérir.

Cordyceps, reishi et héricium font partie de ces outils simples, sûrs et puissants pour qui veut cultiver sa longévité de manière naturelle. 

Le savoir des empereurs d’antan rejoint aujourd’hui les données de la science moderne : pour bien vieillir, commencez par renforcer vos fondations cellulaires.

Sources :

[1] Chen S. et al., Chinese Journal of Integrative Medicine, 2010

[2] Zhang X. et al., Transplantation Proceedings, 2011

[3] Fan Y. et al., Journal of Ethnopharmacology, 2015

[4] Ji D. et al., Phytotherapy Research, 2009

[5] Liu Y. et al., International Immunopharmacology, 2012

[6] Wasser S.P., International Journal of Medicinal Mushrooms, 2005

[7] Gao Y. et al., Journal of Alternative and Complementary Medicine, 2003

[8] Mori K. et al., Biomedical Research, 2009

[9] Sabaratnam V. et al., Journal of Traditional and Complementary Medicine, 2013

[10] Zhang Z. et al., Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine, 2011

[11] Li G. et al., Mycobiology, 2018

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