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Les muscles, gardiens de notre cerveau ?

Et si votre silhouette pouvait en dire long sur l’âge de votre cerveau ? 

Selon une récente étude menée sur plus d’un millier d’adultes en bonne santé, la proportion entre masse musculaire et graisse abdominale serait l’un des meilleurs indicateurs du vieillissement cérébral. 

Autrement dit, plus vous êtes musclé·e, moins vous stockez de graisse viscérale… plus votre cerveau reste jeune.

Ce lien inattendu entre composition corporelle et santé neuronale vient renforcer une conviction de plus en plus ancrée dans la recherche scientifique : prendre soin de son corps, c’est aussi protéger ses fonctions cognitives. Et ce, bien au-delà de l’âge.

Pourquoi la composition corporelle influence votre cerveau

On le sait : une bonne hygiène de vie - activité physique, alimentation équilibrée, stimulation cognitive, relations sociales - peut ralentir le vieillissement cérébral

Ce qui est nouveau ici, c’est la précision avec laquelle les chercheurs ont mis en lumière le lien entre la répartition de nos tissus corporels et l’âge apparent du cerveau.

Selon cette étude, menée auprès de plus de 1 100 adultes en bonne santé âgés d’environ 55 ans, le cerveau des personnes les plus musclées semblait plus jeune sur les imageries médicales. 

À l’inverse, un excès de graisse viscérale (cette graisse logée autour des organes abdominaux) était associé à un vieillissement cérébral accéléré.

Concrètement, c’est le rapport entre ces deux données - muscles versus graisse viscérale - qui s’est révélé être un marqueur prédictif du vieillissement cérébral.

Masse musculaire et graisse viscérale : de quoi parle-t-on ?

La masse musculaire désigne l’ensemble des tissus musculaires de l’organisme : ceux qui vous permettent de bouger, de maintenir votre posture, de respirer, ou encore de produire de la force. 

Elle inclut notamment les muscles squelettiques (ceux que vous sollicitez en vous entraînant).

La graisse viscérale, elle, est bien plus insidieuse que la graisse sous-cutanée. Elle se loge en profondeur, autour du foie, de l’intestin ou du pancréas. 

Invisible à l’œil nu, elle est inflammatoire et favorise à long terme le développement de maladies chroniques : diabète de type 2, hypertension, stéatose hépatique… et, selon cette étude, déclin cognitif.

Les personnes qui présentaient une proportion plus élevée de masse musculaire par rapport à la graisse viscérale affichaient un cerveau d’apparence plus jeune. 

À l’inverse, un excès de graisse abdominale profonde était associé à une structure cérébrale plus vieillie. En revanche, la graisse sous la peau n’avait pas d’impact significatif.

Ce que vos muscles apportent à votre cerveau

Pourquoi ce lien si fort entre votre silhouette interne et votre matière grise ? La réponse se trouve dans la communication biochimique entre muscles et cerveau.

Lorsque vous sollicitez vos muscles, ceux-ci libèrent des molécules appelées myokines

Certaines, comme le BDNF (brain-derived neurotrophic factor), stimulent la croissance et la survie des neurones, protègent les connexions cérébrales et favorisent la neurogenèse — la production de nouveaux neurones.

À l’inverse, la graisse viscérale est loin d’être passive. 

Elle agit comme un véritable organe endocrinien inflammatoire, libérant des cytokines qui perturbent les fonctions cérébrales et accentuent le stress oxydatif.

IRM, intelligence artificielle et âge cérébral : une méthodologie de pointe

Dans cette étude, les chercheurs ont utilisé l’imagerie par résonance magnétique (IRM) couplée à des algorithmes d’intelligence artificielle pour estimer l’âge cérébral des participants, c’est-à-dire l’âge apparent de leur cerveau indépendamment de leur âge réel.

Ils ont ensuite comparé ces données à leur composition corporelle - masse musculaire, graisse viscérale, graisse sous-cutanée - mesurées avec précision. 

Résultat : la corrélation entre silhouette interne et jeunesse cérébrale est claire et statistiquement significative.

Les auteurs suggèrent même que cette estimation de l’âge cérébral pourrait devenir un marqueur utile dans les futures stratégies de prévention du vieillissement cognitif.

Comment préserver vos muscles et limiter la graisse viscérale

La bonne nouvelle ? Votre composition corporelle n’est pas figée. Elle peut évoluer favorablement grâce à des choix de vie concrets :

Renforcez vos muscles

  • Intégrez 2 à 3 séances de renforcement musculaire par semaine.
  • Privilégiez les exercices polyarticulaires (squats, tractions, fentes).
  • Envisagez une pratique progressive avec un coach ou un professionnel de santé.

Adoptez une alimentation anti-inflammatoire

  • Limitez les sucres raffinés, les produits ultra-transformés et les graisses saturées.
  • Favorisez les protéines de qualité (poissons, œufs, légumineuses, tofu.)
  • Intégrez des oméga-3, des fibres et des polyphénols dans vos assiettes.

Bougez tous les jours

  • Marchez, jardinez, dansez, utilisez les escaliers.
  • Ciblez au minimum 30 minutes d’activité physique modérée par jour.
Homme senior tee-shirt rouge et cycliste noir qui fait des  fentes de profil sur un terrain en plein air  avec des arbres en arrière-plan

Une stratégie globale pour un cerveau qui reste jeune

Cette étude vient renforcer une vision plus globale de la santé cérébrale : elle ne se résume pas à des exercices mentaux ou à une génétique favorable. 

Elle passe aussi par le corps, le mouvement, l’alimentation et la prévention de l’inflammation chronique.

Le maintien de la masse musculaire, en particulier après 40 ans, devient donc un enjeu central. 

Non seulement pour la mobilité, l’autonomie ou le métabolisme, mais aussi - et surtout - pour préserver vos fonctions cognitives au fil du temps.


À retenir

  • Plus votre masse musculaire est élevée et votre graisse viscérale faible, plus votre cerveau vieillit lentement.
  • Cette relation est mesurable grâce à l’imagerie cérébrale et pourrait orienter les futures approches de prévention.
  • Une activité physique régulière, une alimentation adaptée et un suivi médical sont vos meilleurs alliés pour ajuster votre composition corporelle.


Et si vous mettiez dès aujourd’hui votre cerveau au régime… musculaire ? 

Commencez petit, progressez doucement, et souvenez-vous : ce que vous faites pour vos muscles, vous le faites aussi pour votre cerveau.

À lire aussi : Sport après 60 ans : 3 exercices pour vivre mieux plus longtemps

Source

[1] More Muscle, Less Belly Fat Slows Brain Aging - présentée lors du congrès Radiological Society of North America

Quels exercices physiques pratiquer à 40, 50 et 60 ans pour rester en forme longtemps ?