Et si un simple geste quotidien permettait de préserver la jeunesse de votre cerveau ?
Une étude récente suggère que naviguer sur Internet pourrait faire bien plus que vous informer ou vous divertir : cela pourrait réduire de moitié votre risque de démence.
Une perspective enthousiasmante, à l’heure où les maladies neurodégénératives progressent à mesure que la population vieillit.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, plus de 55 millions de personnes dans le monde sont actuellement atteintes de démence.
Chaque année, près de 10 millions de nouveaux cas sont diagnostiqués. Face à cette réalité, la prévention devient un enjeu de santé publique.
Et une habitude numérique bien ancrée pourrait faire partie de la solution.
Une étude de grande ampleur sur les effets du Web chez les plus de 50 ans
Publiée en mai 2023 dans le Journal of the American Geriatrics Society, cette étude* a porté sur plus de 18 000 adultes âgé·es de 50 à 65 ans, tous en bonne santé cognitive au départ.
Ils ont été suivis pendant huit ans, avec un objectif clair : mesurer l’impact de l’usage d’Internet sur leur fonction cérébrale.
Les résultats sont éloquents : les personnes qui utilisaient régulièrement Internet dès le début de l’étude avaient un risque de développer une démence deux fois plus faible que celles qui ne l’utilisaient pas.
La différence la plus marquée a été observée chez les utilisateurs·rices se connectant au moins deux heures par jour.
À l’inverse, l’absence d’usage numérique s’accompagnait d’un risque plus élevé de déclin cognitif.
Pourquoi Internet protège votre cerveau
Naviguer sur Internet est loin d’être une activité passive.
Lire des articles, rechercher des informations, gérer des courriels ou participer à des échanges en ligne mobilise de nombreuses fonctions cérébrales : mémoire, attention sélective, raisonnement, coordination motrice…
Autrement dit, chaque action numérique est un exercice mental à part entière. Ce type de stimulation régulière favorise ce qu’on appelle la réserve cognitive, un concept clé en prévention neurologique.
Il s’agit de la capacité du cerveau à compenser les effets du vieillissement ou des atteintes pathologiques en utilisant des circuits neuronaux alternatifs.
Au fil du temps, cette gymnastique cérébrale quotidienne contribue à maintenir la plasticité neuronale – la capacité du cerveau à créer et renforcer ses connexions – un facteur protecteur contre le déclin cognitif.
Un équilibre à trouver : les bienfaits sans les dérives
Attention toutefois : plus de temps d’écran ne signifie pas toujours plus de bénéfices.
L’étude souligne également que des sessions prolongées et répétées, sans interruption, pourraient avoir des effets inverses : sédentarité, fatigue mentale, troubles du sommeil…
Il est donc important de doser cette pratique : entre 1 et 2 heures par jour semblent suffisantes pour profiter des effets cognitifs positifs, tout en maintenant une bonne hygiène de vie.
L’idéal reste d’intégrer Internet comme un outil stimulant au sein d’un quotidien riche et varié.
Comprendre les différents visages de la démence
Pour mieux cerner les enjeux, il faut rappeler que la démence n’est pas une maladie unique. C’est un terme générique qui regroupe plusieurs pathologies neurodégénératives affectant différentes zones cérébrales. Les plus fréquentes incluent :
- La maladie d’Alzheimer, qui touche en priorité la mémoire et les fonctions exécutives.
- La maladie de Parkinson, souvent associée à des troubles moteurs mais aussi cognitifs.
- La démence vasculaire, liée à des accidents vasculaires cérébraux répétés.
- La démence à corps de Lewy, caractérisée par des troubles de la mémoire, des hallucinations et une rigidité musculaire.
Chacune de ces affections progresse lentement, en impactant les fonctions cognitives supérieures : langage, raisonnement, orientation, autonomie.
D’où l’intérêt de toutes les techniques préventives qui permettent de maintenir la vitalité cérébrale le plus longtemps possible.
L’usage d’Internet : une nouvelle piste de prévention cognitive
Cette étude ajoute donc une pièce importante au puzzle de la prévention.
Elle suggère que des gestes simples du quotidien – comme s’informer en ligne, consulter ses courriels, chercher une recette, interagir sur les réseaux ou s’inscrire à une newsletter – peuvent participer activement au maintien de vos capacités cognitives.
Contrairement à certaines idées reçues, la technologie n’est pas forcément un facteur d’isolement chez les seniors. Bien au contraire : elle peut devenir un outil d’autonomie, de stimulation et de lien social, à condition d’être bien encadrée.
Comment intégrer cette habitude numérique de façon bénéfique ?
Si vous n’êtes pas familier·ère avec Internet, il n’est jamais trop tard pour apprendre. Des ateliers d’initiation sont proposés par de nombreuses mairies, médiathèques ou associations locales.
Une fois que vous vous sentez à l’aise, vous pouvez intégrer progressivement cette activité dans votre quotidien.
Voici quelques idées d’usages simples et stimulants :
- Lire la presse ou des blogs thématiques.
- Chercher des réponses à vos questions du quotidien.
- Regarder des vidéos éducatives ou culturelles.
- Échanger par e-mail ou sur des forums.
- Explorer des activités de loisirs numériques (cuisine, jardinage, généalogie, etc.).
L’essentiel est de faire de cette pratique un plaisir, sans obligation ni excès.
Une stratégie de longévité facile à adopter
Dans un monde où les solutions préventives efficaces sont souvent complexes ou coûteuses, cette étude offre un message encourageant.
Elle montre qu’il est possible d’agir concrètement sur sa santé cérébrale sans bouleverser son mode de vie.
Associer une activité numérique régulière à d’autres piliers de la prévention – alimentation équilibrée, activité physique, vie sociale active – peut former une stratégie cohérente pour bien vieillir avec son cerveau.
Vous pouvez agir dès aujourd’hui pour protéger votre mémoire et vos fonctions cognitives.
En intégrant Internet dans votre routine quotidienne de manière équilibrée, vous stimulez naturellement votre cerveau et participez à réduire les risques de démence.
Un geste simple, accessible, et désormais appuyé par des données scientifiques solides.
*Internet Use and Dementia Risk Study
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